Sommeil des adolescents.
L ’adolescence étant une période de changements majeurs en ce qui concerne les aspects physique, affectif et social, période de recherche identitaire, consommation importante d’écrans télévisuel ou informatique et éventuellement de produits addictifs, la qualité du sommeil va se trouver amoindrie. Le risque de souffrir d’insomnie y est particulièrement élevé.
Durant l’adolescence, le besoin de sommeil diminue mais reste essentiel, d’autant plus que son organisation va évoluer.La vie de l’adolescent et son hygiène globale de vie n’est pas toujours très bénéfique pour son sommeil, qui est loin d’être son souci majeur.
Pourtant, ce manque d’attention quant à la qualité et à la quantité de sommeil peuvent avoir des répercussions importantes sur le bien-être, la santé et la scolarité des adolescents.
Durée : A l’adolescence, le besoin en sommeil est d’environ 8 heures. Cette diminution du temps de sommeil se traduit notamment par un coucher plus tardif. Le temps passé en sommeil lent profond diminue à l’adolescence.
En effet , une étude publiée par l’ Association Sommeil et Santé* établit que 13% des garçons et 17% des filles se plaignent de mal dormir.
Les résultats de la dernière enquête réalisée par la SMEREP, la sécurité sociale étudiante et mutuelle, dressent un portrait assez alarmant du sommeil de nos ados et étudiants.
Chez les étudiants, ils sont 30% à rencontrer des problèmes de sommeil. Ces troubles sont causés, à 52% par le stress, mais ce chiffre est une moyenne nationale. Si l’on se concentre sur la région Ile-de-France, ce chiffre passe à 70%.
Comme pour l’adulte, cette détérioration des conditions de sommeil a pour origine des problèmes d’endormissement et des réveils nocturnes. Ces phénomènes sont amplifiés par la très faible durée du sommeil.
Au vu de son rythme de vie, l’adolescent peut être facilement touché par un retard de phase. L’heure du coucher naturel est retardée, ce qui provoque soit un lever plus tardif, soit une difficulté à se réveiller pour respecter par exemple les contraintes scolaires. La difficulté du réveil s’accompagne d’une vigilance et d’une attention amoindrie durant la journée. 10 à 15 % des adolescents seraient touchés par ce syndrome de retard de phase. Les conséquences sur la santé de cette négligence du sommeil sont : état dépressif accentué – fragilité psychologique accentuée – troubles de la concentration – difficultés d »apprentissage – échec scolaire – absentéisme.
Le sommeil est essentiel pour le cerveau. La somnolence, même légère, nuit au rendement, que ce soit à l’école ou dans les loisirs. Le manque de sommeil peut modifier l’humeur et rendre irritable.
1. Dormir suffisamment.
2. Des heures régulières de coucher et de lever. Établir un horaire pour le lever et le coucher et, si possible, le respecter également durant les week-ends. En cas de difficulté à le suivre à la lettre : éviter de s’en écarter de plus d’une heure au coucher et de plus de deux heures au réveil. De Plus, ne pas se permettre des écarts fréquents pour plus de deux nuits consécutives. Pour combattre la somnolence pendant le jour, planifier une sieste en début d’après-midi plutôt que de prendre des excitants (café, cigarettes ou autres).
3. Déterminer le nombre d’heures de sommeil nécessaire pour bien fonctionner. Quand on dort suffisamment, on se réveille en pleine forme et non pas fatigué. La plupart des adolescents ont besoin de neuf à douze heures de sommeil chaque nuit. Ajuster l’heure du coucher en conséquence. (heure du levée – heures nécessaires au repos = heure du coucher)
4. S’exposer à la lumière vive dès que possible le matin, mais l’éviter en soirée. L’intensité de la lumière indique au cerveau quand se réveiller et quand se préparer à dormir.
5. Respecter son rythme circadien. Le jour de vrai être consacré aux activités stimulantes et les soirées aux occupations calmes demandant moins de vigilance, et non l’inverse.
6. Éviter tout stimulant après le repas du soir. Les stimulants les plus fréquents sont les boissons énergisantes (par exemple le Red Bull), le tabac, le café, le chocolat, le cola ou tout produit alimentaire contenant de la caféine. Évidemment, il faut s’abstenir de prendre de l’alcool*. Il favorise la détente dans un premier temps, mais engendre ensuite un sommeil léger et ponctué de nombreux et infimes moments d’éveils la nuit durant. Le lendemain, les performances intellectuelles seront altérées en fonction de la quantité d’alcool ingéré.
7. Se détendre avant d’aller au lit. Éviter les lectures énervantes, comme les romans d’épouvante, les jeux d’ordinateur dans l’heure qui précède le coucher. Ne pas s’endormir devant la télévision. Même un contenu léger stimulera le cerveau et empêchera un sommeil récupérateur. Ne pas travailler de nuit.
8. Dire non aux nuits blanches. Se coucher tard perturbe la composition du sommeil et empêche d’être alerte le jour suivant. La meilleure façon de se préparer à un examen, c’est de dormir suffisamment. Ceux qui font des nuits blanches ou qui se couchent à des heures tardives en fin de cession ou la veille d’un examen semblent studieux et mieux préparés, mais ils sont susceptibles de s’épuiser. Une étude scientifique menée à l’université de Peterborough en Ontario a démontré que le sommeil est le moment où la mémoire intègre et consolide toutes les connaissances acquises pendant la journée. Le fait de dormir une nuit complète après un apprentissage permet de bien l’intégrer et d’améliorer ses performances de 25 %.
Évidemment, le plus gros du travail sera de persuader votre ado qu’il est nécessaire de suivre ces règles et que ses troubles du sommeil ont des conséquences néfastes sur ses journées et ses performances intellectuelles. À vous de revenir à la charge afin qu’il comprenne vraiment toutes ces conséquences.